Home Éducation Crises dans le monde : pourquoi il faut revisiter la « sélection naturelle » de Charles Darwin

Crises dans le monde : pourquoi il faut revisiter la « sélection naturelle » de Charles Darwin

0 comment 343 views

Nous vivons dans un monde en crise avec des milliers de morts d’hommes. Dans cette confusion, la sélection naturelle de l’évolutionniste Charles Darwin peut nous permettre de nous faire des idées.

Chez Charles Darwin, nous serons ébahis de voir que le monde animal garde des analogies frappantes avec le monde humain dans la mesure où, à l’instar des hommes, les animaux sont confrontés aussi à des problèmes de survie. Des problèmes qu’ils doivent forcément combattre s’ils ne veulent pas disparaitre. C’est ce que cet évolutionniste appelle la « lutte pour l’existence ».

Gagner le droit à l’existence

La lutte pour l’existence que chaque être doit mener a lieu non seulement entre les espèces d’une même variété, mais aussi entre celles de variété différente. Selon Darwin, c’est l’apparition de certains fléaux tels que la sècheresse, la famine, qui permet d’expliquer cette lutte. Car ces crises entrainent une raréfaction des ressources qui fait que le peu qui reste devient objet de concurrence ou de lutte. Des luttes au cours desquelles les plus aptes gagneront davantage de terrains pendant que les faibles disparaitront.

Lire aussi Quelles leçons philosophiques tirer de la crise sanitaire ?

Outre, ce combat pour le droit à l’existence désigne aussi une tendance pour les espèces de se multiplier en vue de laisser des descendants qui assureront la pérennité de leur espèce. Darwin explique ce phénomène en ces termes : « Je dois faire remarquer que j’emploie le terme de lutte pour l’existence dans le sens général et métaphorique, ce qui implique les relations mutuelles de dépendance des êtres organisés, et ce qui est plus important, non seulement la vie de l’individu, mais son aptitude ou sa réussite à laisser des descendants[1]. »

Implication pour le monde

Ce combat autour des ressources que développe Darwin n’est pas étranger aux sociétés humaines. En effet, à travers cet aspect de « lutte pour l’existence » de cet évolutionniste, nous sommes amenés à conclure que toutes les crises dans le monde ne sont autres que des concurrences autour des ressources. L’Afrique devient la plus grande victime par sa faible capacité à se défendre. Une faible capacité due au manque de bonne volonté et de ressources militaires. Mais faut-il pour autant conclure de la disparition de ce continent et de la victoire de ses adversaires ? Tout prophétisme ferait de nous des historicistes.

Assurer la pérennité

Toutefois, cet aspect que développe ensuite Darwin permet de donner une réponse lapidaire à la problématique de disparition ou de persistance de l’Afrique face aux crises que connait le monde. Car, selon Darwin, la forte reproduction joue une grande part dans la pérennité de l’espèce. Or, il est bien prouvé que les Africains se reproduisent aussi rapidement, même si durant ces dernières années, on nous fait croire à la politique aristotélicienne de la limitation des naissances. Alors que cette forte reproduction est nécessaire pour la pérennité de l’espèce.

Lire aussi Extrait de « Quelques pensées sur l’éducation » de John Locke : pourquoi trop de corrompus et de menteurs

En effet, Darwin ne fait pas de doute que les animaux aussi bien que les plantes de même espèce ou d’espèce différentes luttent pour la conservation de leur race. Chaque espèce lutte pour assurer sa propre diversité, sa permanence et cela n’est faisable qu’à travers une reproduction croissante. Les espèces qui ont une croissance rapide et que les conditions « climatériques » leur sont favorables ont assez de chance de survivre. Mais rien ne vaut d’avoir aussi cette rapidité de croitre si les conditions ne sont pas favorables à l’espèce. Car si c’est le cas, elles risquent de disparaitre alors que son adversaire malgré qu’ils soient lents en croissance survivra. C’est pourquoi « […] Il importe à chaque plante d’amener les oiseaux à manger les fruits qu’elle produit, pour en disséminer la graine »[2].

Pourtant, même à ce niveau, l’optimisme n’est pas de droit, car ce grand évolutionniste pense que les réalités de la vie peuvent développer d’autres caractères chez les espèces pour leur permettre de s’adapter rapidement aux différents changements et de subsister. Ce qui sous-entend que la forte reproduction ou son contraire ainsi que la capacité de braver les conditions ambiantes ne sont pas dépendantes des espèces.

« La sélection naturelle »

Darwin nous parle ainsi de « sélection naturelle » qui désigne un principe permettant d’expliquer l’apparition et la disparition des espèces au cours de l’histoire. C’est un principe de « conservation » ou de « persistance du plus apte ».

Lire aussi Tribune : le coronavirus, manifestation de l’Esprit absolu ou folie de la raison ?

« Ce principe conduit au perfectionnement de chaque créature, relativement aux conditions organiques et inorganiques de son existence ; et, en conséquence, dans la plupart des cas, à ce que l’on peut regarder comme un progrès de l’organisation. Néanmoins, les formes simples et inférieures persistent longtemps lorsqu’elles sont bien adaptées aux conditions peu complexes de leur existence[3]. » Dès lors, ce principe accorde à chaque espèce de quoi pouvoir vivre en s’adaptant aux différentes conditions de vie.

Cette sélection naturelle se fait en vue d’essayer d’adapter chaque espèce à son milieu de vie. Cela se passe sous les changements d’apparence comme changement de couleur, de griffes, de dentition, de longueur, etc. Ce qui peut expliquer pourquoi dans certaines zones, les éleveurs estiment que telle ou telle race d’animal ne peut pas vivre et se procréer en raison des conditions de vie ou d’autres conditions ambiantes qu’elle ne pourra pas supporter.

Lire aussi Extrait de « Introduction à la philosophie politique : démocratie et révolution » de Raymond Aron : le rôle du député

Changement physique

C’est alors à la sélection naturelle d’agir en vue de donner à chaque espèce des éléments appropriés lui permettant de s’adapter à son milieu de vie. Elle pourvoit à chaque espèce des armes nécessaires pour qu’il s’adapte aux nouvelles conditions de vie aux changements environnementaux.

Cette sélection naturelle pourvoit à chaque espèce des moyens de survie en vue de s’adapter aux calamités naturelles telles que les intempéries, les concurrences, la famine, le manque d’eau, etc.

L’histoire des sciences nous apprend que certains animaux ont dû changer de formes ou de caractères pour pouvoir participer à la concurrence avec les autres espèces. Par contre, ceux qui n’arrivent pas à s’adapter malgré tous les changements de caractères disparaissent tout simplement. Mais selon Darwin, il ne s’agit pas d’une disparition totale, mais seulement il se trouve que la sélection naturelle a agi sur l’espèce en question depuis son œuf en le changeant pour qu’elle s’adapte aux nouvelles conditions d’existence. « La sélection naturelle agit exclusivement au moyen de la conservation et de l’accumulation des variations qui sont utiles à chaque individu dans les conditions organiques et inorganiques où il peut se trouver placé à toutes les périodes de la vie[4]. »

Aux dires de Charles Darwin, « Il en résulte que les conditions d’existence d’une plante ou d’un animal placé dans un pays nouveau, au milieu de nouveaux compétiteurs, doivent se modifier de façon essentielle, bien que le climat soit parfaitement identique à celui de son ancien habitat. Si on souhaite que le nombre de ses représentants s’accroisse dans sa nouvelle patrie, il faut modifier l’animal ou la plante tout autrement qu’on ne l’aurait fait dans son ancienne patrie, car il faut lui procurer certains avantages sur un ensemble de concurrents ou d’ennemis tout différents[5]. »

Darwin et le coronavirus

Lire aussi Maître de la nature, l’homme serait-il devenu un possesseur déchu ?

Cette sélection naturelle peut nous amener à nous interroger sur l’apparition du coronavirus dans le monde. Sur le plan mondial, cette maladie a fait plus de 200 000 morts, dont seulement plus de 1300 en Afrique. Le covid-19 est une nouvelle problématique à laquelle l’espèce humaine est confrontée. Les espèces immunisées de façon naturelle contre cette maladie ne subiront pas sa forte conséquence alors que celles en faveur desquelles cette sélection n’a pas agi ne peuvent que disparaitre. Peut-être que dans les jours à venir, les scientifiques nous diront que ce virus ne peut pas trop résister dans une forte température. De là, nous saurons pourquoi cette maladie fait plus de victimes dans les pays européens qu’en Afrique.

En tout cas, le covid-19 a donné lieu à plusieurs spéculations.


[1] Charles DARWIN, L’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle ou la lutte pour l’existence dans la nature, traduit sur l’édition anglaise définitive par Edmond Barbier, Ancienne librairie Schleicher, Paris, 1921, p. 82.

[2] Ibid., p. 83.

[3] Ibid., p. 152.

[4] Ibid., p. 145.

[5] Ibid., p. 97.


En savoir plus sur Sahel Tribune

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Un petit commentaire nous motivera davantage

A propos

Sahel Tribune est un site indépendant d’informations, d’analyses et d’enquêtes sur les actualités brûlantes du Sahel. Il a été initialement créé en 2020, au Mali, sous le nom Phileingora…

derniers articles

Newsletter

© 2023 Sahel Tribune. Tous droits réservés. Design by Sanawa Corporate

En savoir plus sur Sahel Tribune

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture